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Le Brésil légalise six nouvelles réserves autochtones

Cela faisait plus de cinq ans que les peuples autochtones du Brésil attendaient que de nouvelles réserves soient légalisées. Le président Luiz Inacio Lula da Silva leur accordé, le 28 avril dernier, six nouvelles terres sur lesquelles l’exploitation minière sera interdite et l’agriculture commerciale restreinte. Ces territoires protégés couvrent environ six-cent-vingt-mille hectares et sont considérés par les scientifiques comme une véritable barrière contre la déforestation…

 

Une nouvelle histoire s’écrit…
Sous le mandat de Jair Bolsonaro (2019-2022), prédécesseur du président Lula, aucune nouvelle terre autochtone n’avait été légalisée. La dernière légalisation au Brésil remontait à avril 2018, sous la présidence de Michel Temer, quand le peuple Guato s’était vu reconnaître le droit d’occuper vingt-mille hectares de ses terres ancestrales. « C’est un processus qui prend du temps, mais nous allons faire en sorte que soit légalisé le plus grand nombre possible de réserves indigènes. Si nous voulons atteindre la déforestation zéro d’ici 2030, nous avons besoin de réserves indigènes homologuées », a déclaré Lula da Silva, le 28 avril dernier, lors de la cérémonie de clôture de la dix-neuvième édition du campement Terra Livre (Terre Libre), ayant pour slogan cette année « sans homologation des réserves indigènes, pas de démocratie » et rassemblant des milliers d’autochtones venus de tout le pays à Brasília. C’est donc le dernier jour de cet évènement et aux côtés de représentants indigènes de premier plan tel que l’emblématique Raoni Metuktire, que le président brésilien a signé six décrets légalisant six nouvelles réserves autochtones garantissant ainsi l’usage exclusif des ressources naturelles. Ceci représente une belle victoire :  « En quatre ans, nous allons faire plus que lors des huit années où nous avions déjà gouverné le pays », a promis Lula.

 

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Un rempart contre la déforestation
Durant l’ère Bolsonaro – qui avait promis avant d’arriver au pouvoir de « ne pas céder un centimètre de plus » aux autochtones – la déforestation annuelle au Brésil avait augmenté de 75 % par rapport à la décennie précédente. Deux des six nouvelles réserves légalisées se trouvent en Amazonie : Unieuxi, la plus vaste, a été attribuée à deux-cent-quarante-neuf autochtones maku et tukano. Les deux autres réserves se situent dans le nord-est du pays, puis une dans le sud et une dernière dans la région centrale. Huit-cent-mille autochtones vivent au Brésil, selon le dernier recensement de 2010 et seulement 13,75 % du territoire est occupé par des réserves ! « Nous allons écrire une nouvelle histoire, pour le bien de toute l’humanité, de notre planète », a souligné le président Lula qui a assuré que de nouvelles homologations devraient avoir lieu prochainement. La ministre des Affaires indigènes Sonia Guajajara, ancienne activiste de quarante-neuf ans, a d’ailleurs annoncé que huit nouvelles terres autochtones sont elles aussi prêtes à être légalisées, soit près de neuf-cent-mille nouveaux hectares.

 

 

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« Quand on décrit le présent du Brésil, c’est déjà, sans le savoir, du passé qu’on parle. C’est seulement en ayant déjà son avenir en vue qu’on lui donne son véritable sens », Stefan Zweig, ext. Le Brésil terre d’avenir (1942)

 

 

Jessica Baucher


* Crédit photo en tête d’article : ©Pixabay

 

 

 

 

 

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