TikTok prévoit de construire un immense data-center dans le Ceara, au nord-est du Brésil. Pour les peuples autochtones, ce projet menace directement leurs terres, leur eau et leur mode de vie. Dans une région déjà marquée par les sécheresses, ils s’opposent à ce qu’une entreprise étrangère mette en péril leur avenir au nom du profit.
◆ Un projet imposé sur des terres fragiles
ByteDance, la maison-mère de TikTok, prévoit d’implanter un ou plusieurs data-centers dans l’État du Ceara, au nord-est du Brésil, dans la zone du complexe industriel et portuaire de Pecem, à proximité de Caucaia. Bien que le projet soit présenté comme un investissement colossal de près de 8 milliards d’euros, il se fait au mépris des droits et des territoires des communautés autochtones locales.
◆ Une menace directe pour les ressources vitales
Le Ceara est une région sujette à des sécheresses fréquentes et la ville de Caucaia souffre déjà de pénuries d’eau. Les data-centers nécessitent des volumes considérables d’eau pour refroidir leurs serveurs, ce qui menace directement la survie quotidienne des populations locales et les terres ancestrales.
◆ La voix des autochtones
Les communautés autochtones, protectrices des écosystèmes locaux, se battent pour que leurs droits soient respectés. Elles dénoncent le projet comme une nouvelle forme de colonialisme numérique, dans lequel les multinationales s’approprient leurs ressources sans aucun consentement. « Notre eau et notre terre ne sont pas à vendre. Ce projet détruit ce que nos ancêtres ont protégé pendant des siècles », a déclaré Joao da Silva, le leader de la communauté Anacé. Maria Luiza, représentante d’une association de femmes autochtones, ajoute : « TikTok veut transformer notre foyer en zone industrielle pour ses profits. Nous refusons que nos droits et nos vies soient sacrifiés pour le bénéfice d’une entreprise étrangère ».
◆ Soutiens
Des climatologues et hydrologues soutiennent la lutte des communautés autochtones, soulignant que l’installation de data-centers sans plan de gestion rigoureux de l’eau pourrait aggraver la crise hydrique et provoquer un désastre social. « Ignorer les avertissements des populations locales serait irresponsable et dangereux », a affirmé le Dr. Rafael Menezes, hydrologue à l’Université fédérale du Ceara. « Les autochtones ont une connaissance précieuse de leur environnement que les multinationales ne peuvent ignorer ». Des sociologues rappellent que ces peuples jouent un rôle crucial dans la conservation des écosystèmes et que leur opposition mérite d’être placée au centre de toute décision.
◆ Une mobilisation nécessaire
ByteDance met en avant les emplois et la croissance économique, mais cela ne peut justifier la violation des droits des peuples autochtones. Les communautés demandent un moratoire immédiat et l’abandon de tout projet qui compromettrait leur eau, leur terre et leur culture.
◆ Appel à l’action
Le soutien international est crucial pour renforcer la voix des communautés autochtones. Les citoyens, organisations non gouvernementales et gouvernements doivent d’abord soutenir les initiatives locales de défense de l’eau et de la terre, y compris les pétitions, campagnes de sensibilisation et actions juridiques mais aussi exiger que ByteDance respecte la Convention 169 de l’OIT sur les droits des peuples autochtones. Il faudrait aussi demander la suspension immédiate du projet tant qu’une consultation libre, préalable et éclairée n’a pas eu lieu.
Le projet de data-center de TikTok au Ceara ne doit pas se limiter à un enjeu économique ou technologique. Il s’agit avant tout d’un combat pour la justice sociale, la protection des ressources naturelles et le respect des droits des peuples autochtones. Leur voix doit être non seulement entendue, mais prioritaire, avant toute action sur leurs territoires ancestraux. La résistance des communautés autochtones du Ceara face à TikTok est un symbole mondial de la défense des droits humains et environnementaux. Leurs terres, leur eau et leur culture ne doivent pas être sacrifiées au profit d’intérêts financiers. La mobilisation collective est essentielle pour garantir leur protection et le respect de leur consentement.
Jessica Baucher
+ Crédit photo en-tête d’article : ©Pixabay
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