La COP16 sur la biodiversité, qui se tient à Cali en Colombie jusqu’au 1er novembre, marque une étape cruciale dans la lutte mondiale pour la préservation de l’environnement. Au cœur de cette conférence, les droits des peuples autochtones occupent une place importante. Reconnus comme les gardiens de la biodiversité, ces communautés jouent un rôle vital dans la conservation des écosystèmes, mais continuent de réclamer une plus grande inclusion dans les processus décisionnels et un soutien financier adapté. Cet évènement représente un moment clé pour évaluer les progrès réalisés depuis l’accord de Kunming-Montréal en 2022. Face à l’urgence environnementale, les voix des autochtones s’élèvent pour rappeler que, sans leur participation active, les objectifs de préservation risquent d’échouer.
◆ Gardiens de la Biodiversité
Dans la COP16, les peuples autochtones sont des acteurs clés dans la protection des écosystèmes mondiaux. Leurs territoires, riches en biodiversité, sont souvent mieux protégés grâce à leurs pratiques traditionnelles de gestion durable. Ces communautés, qui ont développé des savoirs millénaires en relation avec la nature, jouent un rôle indispensable dans la préservation des forêts, des terres et des eaux. Pourtant, malgré leur contribution essentielle, ces peuples restent souvent marginalisés dans les discussions internationales sur la biodiversité, ce qui rend leur pleine intégration cruciale dans ces dialogues.
◆ Les Enjeux du Financement
L’un des défis majeurs soulevés par les communautés autochtones lors de la COP16 est la question du financement. Bien que des engagements internationaux tels que celui de protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030 aient été établis, les ressources nécessaires pour soutenir les initiatives locales sont souvent insuffisantes. Les peuples autochtones demandent un financement direct et juste pour continuer leurs efforts de conservation. Ils soulignent que leur inclusion dans les mécanismes financiers internationaux est essentielle pour garantir une gestion durable des écosystèmes et pour éviter que ces territoires soient exploités de manière non durable.
◆ La Lutte pour la Reconnaissance et les Droits Territoriaux
Si l’on prend l’exemple de l’Amazonie, l’un des plus grands défis auxquels les communautés autochtones font face est la reconnaissance de leurs droits territoriaux. Dans de nombreux cas, leurs terres sont menacées par des projets d’exploitation minière, d’agriculture industrielle ou de construction d’infrastructures. Lors de la COP16, les représentants autochtones ont mis en lumière l’importance de protéger leurs territoires contre ces formes d’exploitation, qui non seulement nuisent à leur mode de vie, mais contribuent aussi à la dégradation de l’environnement. Les Kogis de Colombie, par exemple, continuent de militer pour la délimitation claire de leurs terres ancestrales afin d’assurer la survie de leurs forêts et de leur culture, qui sont étroitement liées.
◆ Une Occasion de Progrès
La COP16 se présente comme une opportunité cruciale pour évaluer les progrès réalisés. Les gouvernements du monde entier sont appelés à rendre compte de leurs avancées, notamment en ce qui concerne la protection des écosystèmes et le soutien aux communautés autochtones. Cette conférence est aussi un moment pour renforcer la coopération entre les pays du Nord et du Sud, et pour placer les peuples autochtones au cœur des stratégies globales de conservation. À noter que la Colombie, qui abrite à elle seule 10% de la biodiversité mondiale, a octroyé le statut d’autorités environnementales aux peuples autochtones présents sur son territoire. Si ces engagements se concrétisent, la COP16 pourrait marquer un tournant dans la préservation de la biodiversité mondiale…
Jessica Baucher
* Crédit photo en tête d’article : ©Pixabay
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