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@MAMA EDITIONS / SHUTTERSTOCK

Retour au point de lumière… autobiographie d’une femme remarquable


D’origine polonaise, Brigitte Pietrzak est née en 1963, dans la région parisienne. D’abord artiste et musicienne, elle a été initiée à 49 ans, au chamanisme sibérien, en Mongolie. Elle est également l’auteur de plusieurs livres, et s’apprêtait à sortir Autobiographie d’une chamane française, son cinquième ouvrage chez Mama Éditions. Alors que nous ne devions vous proposer un article sur cette nouvelle parution qu’en octobre prochain, nous avons été bouleversés d’apprendre le départ de Brigitte, le 17 septembre. Aussi, c’est avec beaucoup d’émotion que nous vous proposons de découvrir, en avance, ce nouvel opus (dont la parution est prévue pour le 25 octobre) dans lequel elle nous livre avec sensibilité et sincérité, une partie de son parcours intime et personnel, mené avec le cœur.



◆ Artiste
Brigitte Pietrzak a toujours su que l’invisible existait. Dès son plus jeune âge et encore plus au début de sa vie d’adulte, elle s’est toujours élancée avec audace. La curiosité et l’intuition étaient ses moteurs ! Ainsi, elle s’est d’abord dirigée vers les pratiques artistiques : « À l’époque la musique et la peinture occupaient la plupart de mes journées. Quoi que je fasse, c’est la spontanéité du geste que je privilégiais. La création devait partir d’un mouvement intérieur. (…) Quoi de mieux pour aborder l’invisible que de tenter de le représenter ». Elle a ainsi expérimenté différentes techniques, passant de sa période « pigments naturels » à la calligraphie Zen : « Je me mettais dans un état de vacuité pour recevoir à travers le geste la figure qui souhaiterait s’inviter dans la forme. C’était un exercice spirituel qui me demandait d’être corps et âme en éveil ». Le piano et les cours qu’elle a donné pendant une longue période avaient eux aussi une place singulière dans sa vie : « La musique aussi avait son importance dans ce qu’elle me permettait d’échanger et de transmettre. Depuis mon plus jeune âge, le piano m’avait appris la rigueur et la jubilation de voir courir mes doigts pour harmoniser des sons. Je donnais des cours à domicile, dans un réel goût de partager cette passion, aussi bien aux enfants qu’aux adultes. J’étais attachée à mes élèves. Peinture et musique se conjuguaient dans mon existence pour me rapprocher de ce que je considérais être l’essentiel dans cette tranche de vie ». Ses pratiques artistiques l’ont également entraînée dans différents endroits du globe, notamment en Bolivie et en Gaspésie, la projetant ainsi dans des espaces où la spiritualité faisait également partie du voyage.




©Alain Potignon / MAMA EDITIONS


◆ Connaître sa mission de vie
Très tôt, sa rencontre décisive avec l’artiste Charlotte Calmis, lui a offert la possibilité de faire le lien entre son goût pour l’art et son appel spirituel : « Elle m’avait mise sur la voie de la spiritualité. Charlotte Calmis n’appartenait à aucune école, mais une sagesse innée lui octroyait le droit d’être pour les autres un guide ». Ensuite, Brigitte s’est dirigée vers les groupes Gurdjieff. Là aussi, elle a fait preuve d’ingéniosité et d’inspiration puisque ne sachant pas comment intégrer ces groupes, elle est allée consulter le psychiatre Michel de Salzmann, disciple du maître : « J’aimais trouver des voies de traverse qui me faisaient suivre des gens atypiques, en dehors des clous. C’était sans doute mon côté « verseau-verseau » qui me faisait privilégier l’exceptionnel au convenu. Je n’étais pas prête à adhérer à un groupe sectaire, mais en toute liberté à y prendre ce que j’avais à y prendre en toute indépendance ». Elle avait un « chic » inouï pour suivre librement chacun des signes qui la guidait sur le chemin de sa vie spirituelle : « Depuis toujours, j’aimais le contact direct avec les gens et j’osais m’adresser directement à eux. Je n’avais pas besoin d’intermédiaires. Quelle que soit sa position sociale ou spirituelle, je situais celui qui venait à moi sur un terrain d’égalité. Peut-être parce que mon père se plaisait depuis toujours à me rappeler que nous appartenions tous à la même humanité. Ainsi, j’avais appris à avoir la parole facile ». Plus tard, elle a quitté ces groupes, souffrant de leur aspect « desséché » dans lequel l’absence de coeur qu’elle percevait lui pesait. En parallèle, elle a aussi suivi la voie du Bouddhisme Zazen; appris à tirer le tarot de Marseille avec Alejandro Jodorowsky; lu les grandes mystiques chrétiennes; étudié l’oeuvre de Sri Aurobindo et de Mère et suivi une longue psychanalyse : « J’étais insatiable. Ma curiosité ne semblait pas avoir de fond ».


©MAMA EDITIONS


◆ Le grand appel
Brigitte Pietrzak a ainsi mené un long et riche chemin spirituel et personnel dans lequel le besoin de relier le corps à l’esprit était primordial : « Je savais maintenant que la quête du Nirvana, où l’esprit va jusqu’à oublier le corps, n’était pas ma recherche. Tôt ou tard, j’avais l’intuition que la conscience devait rejoindre la matière et abolir définitivement sa séparation avec l’esprit ». Elle a aimé passionnément et a toujours vécu avec son cœur pour seul guide. C’est aussi son cœur qui l’a soudainement appelée lorsqu’à l’évocation du seul nom de la chamane, elle a ressenti le besoin irrépressible de se rendre en Mongolie : « (…) son nom « Enkhtuya » avait produit en moi un tsunami intérieur. J’étais bouleversée. Elle était venue me chercher dans des émotions très profondes qui touchaient au tréfonds de mon âme ». Ainsi, passant du chemin de Compostelle aux côtés de sa merveilleuse compagne Anne, elles se sont toutes deux envolées pour un premier voyage en Mongolie : « En ce mois de juillet, à ce moment précis, les astres avaient sans doute décidé du rendez-vous. Je retrouvais celle que je considérais comme ma sœur et lui tombais dans les bras. Cette impression, en moi, remontait de très loin. J’avais l’impression de retrouver ma famille d’âme, et Enkhtuya elle-même me le signifiait ». Enkhtuya a tout d’abord révélé à Brigitte qu’elle était chamane, elle lui a enseigné et lui a demandé très vite d’officier à ses côtés durant les soins et les cérémonies : « Je me revoyais enfant dans ma panoplie de Zorro. J’avais adoré ce déguisement pour le personnage de justicier masqué qu’il représentait. Ici, il s’agissait de servir ce qui demandait à être réparé, mis au clair. Je devais avec la même spontanéité accepter cette nouvelle peau et suivre le chemin qui m’était proposé de l’autre côté du miroir. On naissait chamane, on ne le devenait pas ». C’est ainsi que durant plusieurs années, Brigitte Pietrzak a exercé en tant que chamane en Mongolie mais aussi en France, traversée par les ongods (esprits protecteurs) et par ses propres esprits alliés, pour le plus grand bonheur de tous.


◆ Dire au revoir dans la joie
Durant cette année, j’ai eu la chance d’interviewer plusieurs fois Brigitte… Chaque fois, son sourire et sa voix rayonnaient ! Elle était de ces femmes qui trimballent joyeusement la lumière partout avec elles. Sa rencontre fut précieuse pour moi et je la remercie du fond du cœur pour l’urgence qu’elle a eue de vouloir nous partager autant. En plus de son livre Autobiographie d’une chamane française, deux nouveaux ouvrages seront publiés, en 2023, par ses éditeurs et « âmis » : Mama éditions. Je garde pour toujours sa joie enfantine et communicative. J’en profite également pour la remercier de la petite plume envoyée comme un signe, délivré par la carte « L’ange de la bibliothèque« , appartenant à son Oracle de la chamane… et reçue quelques jours après son départ.

Toute l’équipe de Natives (et particulièrement Jean-Pierre Chometon qui considérait Brigitte comme une soeur d’âme), se joint à moi pour lui rendre cet hommage.
Merci Mama Pietrzak !
« Tu es la joie. Laisse-toi envahir par ce sentiment sans limite. C’est la respiration du Très-Haut. Il n’y a que l’instant pour être uniquement Un », Enkhtuya, ext. Journal de l’invisible (2021)


©Brigitte Pietrzak



« Le temps du deuil est à respecter. Les vivants doivent laisser partir les morts pour le repos réciproque de leurs âmes. En dirigeant des pensées lumineuses vers celui qui s’en va, il encourage sa migration vers des mondes apaisés qui le conduiront à sa renaissance. Renoncer à l’attachement affectif envers un défunt n’est pas de l’ordre de l’oubli ou de l’abandon, mais au contraire de l’amour pour l’autre, dans la reconnaissance de son nouvel état », Brigitte Pietrzak, ext. Ciel blanc Ciel noir (2021)


Jessica Baucher



+ Crédit photo en tête d’article : @MAMA EDITIONS / SHUTTERSTOCK


Pour aller plus loin…
– Retrouvez l’entretien de Brigitte Pietrzak dans le n°5 de notre revue
– Retrouvez notre interview de Brigitte, à l’occasion de la sortie de Voyages chamaniques & rencontres remarquables, en mai dernier
– Découvrez Autobiographie d’une chamane française, le prochain livre de Brigitte Pietrzak (parution le 25 octobre 2022)
Les autres livres de Brigitte Pietrzak parus et à paraître en 2023
– Les livres autour du chamanisme publiés par Mama Editions

Brigitte Pietrzak a créé en 2019 le groupe Facebook « Qu’est-ce que le chamanisme ? », dans lequel elle partageait sa vision du chamanisme et son expérience.



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