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© Stéphane Daigle - Éditions du Relié (groupe Trédaniel)

Devenir membre d’une tribu mythique d’un temps hors du temps… en suivant Talhuic !


Dans son roman graphique Talhuic, illustré par Stéphan Daigle, Marc de Smedt, écrivain, journaliste spécialisé dans les techniques de méditations et les sagesses du monde, éditeur et disciple de maître Taisen Deshimaru, nous plonge dans une quête initiatique, destinée à un large public de 9 à 99 ans ! À travers l’histoire d’un jeune apprentichamane, il nous offre une vaste aventure riche d’épreuves le menant toutes à la découverte de lui-même et, grâce à son ouverture de conscience, à la plus belle manière de rester à l’affût de la beauté du monde.

L’homme unifié
Marc de Smedt est né en 1946. Très vite après ses études littéraires, il a participé à la grande aventure de la revue Planète, en tant qu’assistant de Louis Pauwels qui fût le premier à le former. Il a ensuite été directeur de collections chez Robert Laffont et aux Éditions Seghers. Puis, dans les années 1980, il est devenu co-directeur des collections « Spiritualités Vivantes » et « Espaces Libres » chez Albin Michel. En 1988, il a créé la revue Nouvelles Clés aux côtés de Patrice van Eersel, rédacteur en chef du magazine. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages, notamment Les Racines de la méditation: et des pratiques d’éveil (Albin Michel). De 1972 à 1981, il a été le disciple, l’ami et l’éditeur de Taisen Deshimaru. Son parcours est celui d’un homme curieux, ayant soif de comprendre et d’étudier différents types de spiritualité,  d’Orient et d’Occident. Aussi c’est tout naturellement que cette nouvelle version de son récit initiatique, paru initialement en 2001 aux éditions Albin Michel, est devenue ce magnifique roman graphique : Talhuic – L’apprentissage d’un jeune chamane (éd. Le Relié), suite à la proposition de l’illustrateur Stéphan Daigle, à la fin du confinement de 2020.


© Stéphane Daigle – Éditions du Relié (groupe Trédaniel)


L’homme poussière
Lors d’une interview sur le média AirZen, Marc de Smedt a confié que ce livre était intimement lié à son histoire personnelle. Il y a aussi quelque chose de l’aventure de Carlos Castaneda dans ce récit. Pas à pas, nous nous retrouvons embarqués aux côtés du jeune Talhuic qui doit traverser toute une série d’épreuves afin de prouver son courage et trouver et sa propre lumière. Cette quête est composée en trois tableaux initiatiques, commençant par la période de l’âge de l’homme poussière : « Si l’esprit des eaux te juge indigne il te déchirera. S’il te protège, tu franchiras le passage aux mille griffes et il te mènera dans le monde souterrain de la Grande Déesse Mère dont il est le sang. Si la Déesse t’accepte en tant qu’époux, tu perdras ton nom et ta forme, tu la féconderas et disparaîtras en elle. Si la Déesse garde le Soleil comme époux, elle te redonnera le jour. Tu reviendras parmi nous, fils du Ciel et de la Terre, fils du serpent et de l’oiseau ». Son voyage débute effectivement par une traversée sous terre, dans le ventre du monde, pour y vivre une mort symbolique, propre à l’expérience chamanique. Durant cette longue descente, ballotté entre l’ombre et le souvenir de la lumière, il se rappelle tous les enseignements entendus de la bouche du chamane de son village et lui reviennent les messages de sagesse des guides et esprits de la nature en soutien : Xul le serpent, l’oiseau éternel, l’aigle, le grand poisson doré… Il revisite la mer de ses souvenirs que la nature lui renvoie en écho, à travers les éléments et il en ressort connecté à son âme et libéré de son masque de souffrances. Il rejoint ainsi sa tribu : « Te voici donc, Talhuic. Ici s’achève ton initiation première. Toutefois, n’oublie pas que le même voyage se reproduit sans trêve, que cette lutte entre l’obscurité et la lumière existe à chaque instant de ta vie présente, passée, future. Sois conscient des forces naturelles mais, tout en gardant les mains ouvertes, reste libre, ô jeune chamane. De ton cœur bannis les luttes, car elles sont inutiles et n’empêcheront jamais la roue de la vie de tourner autour de son axe ».




© Stéphane Daigle – Éditions du Relié (groupe Trédaniel)

 L’homme-plante
De retour chez lui, Talhuic trouve l’amour en rencontrant la jeune Wenmala : « Tu te cherches, tu te trouves, tu trouves l’autre qui se cherche, se trouve et te trouve. Que le Soleil brille en vous » mais aussi l’amour qui vient de la conscience du cœur par rapport à tout ce qui l’entoure et il prend ainsi la décision de “sacrifier le sacrifice” en ne tuant plus d’animaux : « Un chamane est un homme libre, cria-t-il à l’entourage de prêtresses immobiles dans leurs robes blanches. Je choisis de laisser aller l’animal, qu’il soit libre comme moi, se nourrisse des herbes de la terre, de l’eau et de l’air du ciel et féconde les brebis. Qu’il suive son chemin… là est son destin et ma vérité ». Ayant passé la première porte, Il reçoit cependant l’appel de continuer sa quête et tel Alef-Thau, le héros démembré de la bande-dessinée d’Alejandro Jodorowsky et Arno, Talhuic poursuit sa route afin de devenir “un être entier” : « Alors, fils, je me disais bien que tu ne tarderais plus à repartir en quête. Les cavaliers du vent sont toujours impatients d’en savoir plus, encore plus. Alors que veux-tu savoir, fils du vent, fils de l’eau, fils du feu, fils de la terre, fils du bois ? Que veux-tu Savoir, fils de l’homme et de la femme ? ». Commence ainsi la véritable aventure durant laquelle il apprend, pas à pas, auprès du maître-chamane, à devenir qui il est et à comprendre l’origine de sa soif insatiable de connaissances. Marc de Smedt rappelle à travers ce conte que même si nous avons une grande capacité à rêver et à percevoir fortement, il est indispensable de toujours maintenir et en toute circonstance “la flamme de l’attention”, c’est à dire le discernement et la rigueur : « Ton destin, jeune fou ? Tu ne sais pas que ton destin, même s’il est marqué par les étoiles, le sang de ta mère, le sang de ton père et le sang de tes ancêtres, ton destin est entre tes mains. Tu peux le modeler comme de la terre, le sculpter comme du bois, le polir comme une pierre rare. Tu dois t’incliner devant lui tout en avançant devant lui. Ton destin doit te suivre et non te précéder. Pour être un chamane et montrer à d’autres le sens de leur vie, pour être digne d’aider il faut d’abord s’aider soi-même. Toi, tu te laisses vivre ! ». Il acquiert la connaissance grâce à chacune de ses connexions avec la nature : arbres, animaux, minéraux… lui parlent et lui enseignent, le cerf lui livre ces mots : « Petit d’homme et de femme, chaque plante a sa racine qui crée la tige, la feuille, la fleur. Toi, à partir d’aujourd’hui, tu as pris conscience d’être ta propre racine, une racine lentement créée durant une éternité de mutations. Chaque vie est fils et fille de l’Eau, de l’Air, du Feu, de la Terre et du vent du Vide. Chaque vie naît unique et va un jour rejoindre le flux des transformations. Fais attention au mouvement de la vie. Sois attentif aux signes de chaque instant ».

©Éditions du Relié (groupe Trédaniel)

 L’homme-incarné
Fort de cette expérience, Talhuic rejoint sa bien-aimée et son village. Marc de Smedt, riche des enseignements de la philosophie bouddhiste et de la méditation Zazen, n’oublie pas de rappeler qu’il est indispensable de profiter de chaque instant dans la joie. Talhuic apprend ainsi à accomplir chacune de ses actions quotidiennes avec conscience, respect et amour. N’est-ce pas la réalisation ultime de toute quête spirituelle, qu’elle soit chamanique ou non ? Ainsi, le troisième chapitre de cet album insiste sur l’importance de vivre pleinement incarné et chacune des interactions de notre jeune chamane avec les animaux, les autres humains et le monde des rêves l’y conduisent un peu plus : « Tu es un chasseur qui a des problèmes, car le destin fait que tu comprends le langage des autres espèces. On ne peut tout avoir, eh ! ».

Ce livre s’adresse donc à toutes les personnes intéressées autant par la quête sincère d’elles-mêmes que par le chamanisme. Il offre également une approche poétique pour se souvenir simplement de la façon de s’émerveiller chaque jour… C’est un conte intemporel et universel… pour petits et grands. En cette période si agitée et confrontante, nous sommes tous un peu des Talhuic, de plus en plus conscients de l’importance de la nature… et des “résistants souples” comme les tiges du roseau blanc brillant sur la neige, cherchant à nous reconnecter à nos capacités d’enchantement !





« À chacun son histoire. À chacun son devenir et sa transformation. À chacun sa foi », Marc de Smedt



Jessica Baucher


Illustration en tête d’article : Stéphan Daigle



Pour aller plus loin...
– Le podcast de Marc de Smedt, consacré à l’album Talhuic, sur AirZen radio par la journaliste Aurélie Godefroy
– Une interview de l’illustrateur Stéphan Daigle, par Marie Desjardins
Le site de Stéphan Daigle


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